Démarches pour la création de classes LSF

 

 

Conditions

Malgré les lois (1991, 2005), l'ouverture de classes LSF n'est pas encore quelque chose d'automatique ni de simple.
Pour qu'un projet de création de classes LSF puisse aboutir, puis pour que ces classes fonctionnent bien, un certain nombre de conditions devraient être remplies. Elles le sont rarement et, heureusement des classes fonctionnent malgré tout; mais le respect de ces conditions faciliterait quand même la réussite du projet.

Conditions pour qu'il y ait une demande

On a vu qu'il n'y avait pas d'ouverture de classe sans une demande clairement exprimée des familles. Pour demander quelque chose, il faut le connaître (savoir que ça existe), penser que c'est possible de l'obtenir et en avoir envie.

Pour les classes LSF, ça veut dire :

Conditions pour obtenir la création de classes LSF

Si la demande existe, chez les parents, il faut encore remplir plusieurs conditions pour qu'elle ait des chances d'être satisfaite.

Conditions pour que le projet réussisse dans la durée

Au-delà de la création de classes LSF , il faut mettre en place un environnement pour qu'elles marchent bien (c'est-à-dire qu'elles conviennent bien aux élèves sourds) et pour qu'elles durent.
Les parents n'ont pas à intervenir directement dans la pédagogie ni dans l'organisation scolaire, une fois que les principes et les modalités d'application auront été établis et fixés par convention : c'est du ressort de l'équipe pédagogique qui sera mise en place et de l'établissement d'accueil.
Par contre, ils peuvent et doivent s'assurer qu'il y a cohérence entre ce qui est pratiqué à l'école et leur propre démarche éducative. C'est le rôle de l'APES de vérifier que cet environnement favorable existe, le plus souvent en partenariat avec d'autres organismes.

Et si ces conditions ne sont pas remplies ?

Toutes les conditions précédentes sont importantes. Cependant si elles ne sont pas toutes satisfaites initialement, il est quand même possible de lancer un projet de classes LSF, car les enfants présents, eux, n'attendent pas.
Il faut cependant chercher à les remplir au plus vite et mettre en place les dispositions pour faire évoluer la situation.
Il faut aussi faire face à la réalité et mettre en place des projets qui tiennent compte des faits.

 

Inventaire

Structures existant sur la région

Lorsque les parents sollicite l'EN pour créer une structure d'enseignement en LSF, il faut montrer que cette forme d'enseignement n'est pas déjà proposée. L'APES doit donc faire l'inventaire des établissements spécialisés et des services spécialisés qui suivent les intégrations, ou des établissements qui accueillent ces jeunes sourds, et leur demander leur projet pédagogique.
D'après le projet de décret d'application de la loi du 11 février 2005, "les équipes pédagogiques rédigent une note  relative aux conditions d’éducation et au parcours scolaire proposés aux jeunes sourds. Ce document, qui précise notamment le ou les modes de communication retenus, ... est soumis pour approbation aux autorités académiques compétentes. Il est annexé au projet d’école ou au projet d’établissement. Il est transmis pour information à la maison départementales des personnes handicapées".
L'APES peut donc s'adresser soit directement aux établissements ou services, soit à la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), pour connaître les modes de communication retenus. Ceux-ci doivent obligatoirement répondre.
La plupart des établissements se disent bilingues, même lorsque la LSF n'a qu'un rôle secondaire. Il faut donc bien se faire préciser :

Besoins

Il faut ensuite faire un relevé le plus précis possible des familles qui sont concernées par la demande de création, en notant l'âge et le niveau scolaire de chaque enfant.
L'administration demandera aussi leur degré de surdité, bien que le projet de décret indique seulement que "ces dispositions s’appliquent aux jeunes sourds dont la déficience auditive entraîne des difficultés d’accès à la communication orale nécessitant le recours à des modalités adaptées de communication pour l’apprentissage du français, l’acquisition des connaissances et l’accès à l’autonomie sociale", et que le CNCPH a demandé que cette formulation soit remplacée par "ces dispositions s’appliquent aux jeunes sourds " .

Il faut différencier :

Enfin il est utile de noter où habitent les familles, de façon à optimiser si possible le choix de l'établissement d'accueil, afin de limiter les déplacements.

Il faut faire remarquer à l'administration que c'est parce qu'il n'y a pas d'offre de classes LSF de la part de l'EN, qu'il n'y a pas plus de demandes de la part des familles.

Ressources locales disponibles

Même si ce n'est pas le rôle des parents de rechercher des enseignants, il est utile de recenser les compétences locales (enseignants ou éducateurs sourds, interprètes, enseignants bilingues, ...) qui pourraient participer au projet. Il faut noter leur niveau de formation et leurs diplômes ainsi que leur expérience éventuelle. L'EN ayant maintenant la responsabilité de la formation des jeunes sourds, des équivalences ou des possibilités d'enseigner dans l'EN, vont être offertes aux enseignants possesseurs des diplômes relevant du secteur Santé (CAPEJS).

 

Objectifs

 

Forme de structure scolaire visée

A partir de l'état des lieux et aussi de la taille de la ville, il faut décider du type de structure visée.
Il y a en France environ 10.000 à 12.000 jeunes sourds scolarisables , tous âges confondus (il y aurait une naissance d'enfant sourd sur mille, soit un peu plus de 700 sourds chaque année) . Comme il y a 22 régions, sans compter les Dom-Tom, cela ferait de l'ordre de 400 à 500 jeunes sourds par région (ces nombres sont très approximatifs étant donné les écarts de population entre les régions).
Cela veut dire qu'on ne peut pas viser à long terme plus d'une structure collège+lycée accueillant des classes de sourds, par région.
Pour les niveaux maternelle et primaire, on peut viser davantage d'établissements : on doit trouver un compromis entre les durées de trajet pour se rendre à l'école, l'effectif des classes qui doit être suffisant et le nombre de classes à créer (et donc d'enseignants à trouver) : une école par département, cela veut dire au moins 300 enseignants bilingues...
Cela veut donc dire aussi qu'il faut imaginer d'autres formes de scolarité que la classe homogène d'élèves sourds, pour les familles isolées, ou accepter des déménagements ou des placements en famille d'accueil.

Il est donc important que l'APES ait la vision la plus claire possible du projet dans lequel elle veut s'engager.

L'EN ne sera pas le seul partenaire, car il peut y avoir des besoins autres que le strict enseignement :

Donc même s'il s'agit de classes purement EN, elles feront sans doute appel à un SSEFIS, à un service d'interprète, à un service d'enseignement de la LSF,...

Planning

Deux planifications doivent être faites :

Pilotage du projet de création



Démarches


Contacts avec les administrations

Mise en œuvre