Information des parents
Objectifs
Expression de la demande
Pour pouvoir ouvrir ou pour obtenir de l'Education Nationale (EN) l'ouverture de classes LSF , il faut qu'il y ait une demande suffisante des familles.
Suffisante veut dire que :
- Le nombre de familles doit être asssez important, sinon l'EN refusera de créer une structure stable pour trop peu d'élèves. Elle se contentera de proposer une intégration avec éventuellement un accompagnement.
- Leur demande doit être exprimée avec assez de force et de clarté, sinon la solution proposée ne correspondra pas à la demande. L'EN cherchera à adapter ce qui existe, ce qui est plus simple que de créer quelque chose de nouveau. Elle proposera donc le plus souvent de :
- réutiliser les structures existantes ou ajouter un interprète ou un interface à une intégration individuelle,
- ajouter un enseignement de la LSF à un programme ordinaire.
Or l'ouverture de classes LSF correspond plus à une rupture, à une innovation , qu'à une évolution avec une simple adaptation.
Références
Pour les familles, c'est difficile d'exprimer une demande claire et argumentée, car elles manquent de références : les parents n'ont jamais vu de structure bilingue. Ils ne savent pas ce qu'il est possible de faire.
Les parents entendants peuvent imaginer des adaptations de l'enseignement ordinaire pour élèves entendants, car c'est ce qu'ils connaissent. Mais ils risquent de passer à côté de l'essentiel, de ne pas prendre en compte les véritables enjeux de la scolarité d'un élève sourd.
Les parents sourds, eux, savent souvent dire ce qu'ils ne veulent pas (c'est-à-dire ce qu'ils ont connu quand ils étaient élèves), mais c'est insuffisant pour construire un projet. N'ayant pas connu une scolarisation adaptée, ils risquent de sous-estimer les enjeux de la scolarité.
Information
Le premier objectif est donc d'informer les parents. Cela veut dire plusieurs choses :
- Apporter les informations, sur ce que veut dire "être sourd", "vivre sourd" dans notre société actuelle, sur les enjeux de l'éducation et de la scolarité, sur la langue des signes.
- Faire comprendre, en apportant des exemples vécus, en montrant des formes de scolarité en LSF.
Comme on ne peut pas demander à tous les parents de traverser la France pour aller visiter les rares classes LSF, l'ANPES s'est engagée dans la fabrication de documents vidéos montrant le fonctionnement de ces classes, avec l'aide des organismes qui les gèrent.
Les différents supports d'information
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Conférence
La conférence permet aux parents de recevoir une information adaptée, puis, dans le débat qui suit, de voir que les besoins sont partagés, de faire émerger une demande collective et de démarrer un projet.
Voir la fiche pratique d'organisation d'une conférence.
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Documentation
- Plaquettes, dossiers : des Apes locales ont réalisés des plaquettes résumant les principes de l'éducation bilingue, et des dossiers avec des informations plus complètes sur la langue des signes, la scolarité, avec des témoignages.
Voir par exemple les documents réalisés par l'APES Midi-Pyrénées : plaquette doc1 et doc2 , sommaire du dossier de réflexion (commander des dossiers).
Merci de nous communiquer les documents réalisés par les associations locales, pour promouvoir leur diffusion.
- Bibliographie : elle permet d'approfondir la réflexion. Malheureusement on ne trouve pas encore de documents bilingues. Une prochaine action de l'ANPES ?
Voir la bibliographie du site. (merci de nous signaler des documents intéressants qui ne figureraient pas dans la bibliographie du site).
- Documents vidéos : Il existe quelques documents en LSF expliquant le projet scolaire bilingue (voir rubrique "DocumentationLSF").
- Site Internet : un site permet d'actualiser et d'enrichir l'information. Il permet aussi de mettre en ligne des documents ou des témoignages en LSF.
Chaque APES peut construire son propre site et/ou faire héberger quelques pages sur le site de l'ANPES (voir rubrique "APES locales")
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Rencontres
- Réunions de parents
- Au niveau local, elles permettent aux parents de créer des liens, de voir que leur cas n'est pas exceptionnel, d'être écoutés, de rencontrer des parents plus avancés dans la réflexion, de s'inscrire dans une vision positive de leur enfant.
- Au niveau national, elles permettent des réflexions plus approfondies, des rencontres plus riches et plus variées (voir l' université d'été 2006 de 2LPE)
- Lieux de vie : il est plus facile pour les parents de se rencontrer ou de rencontrer des personnes sourdes autour d'activités (loisirs, sorties, jeux pour enfants, fêtes). Ce sont aussi des occasions très importantes pour les enfants de rencontrer d'autres enfants sourds, d'âges différents, des adultes sourds, de voir la langue des signes en situation de vie ordinaire.
- Intervention à domicile : les services d'éducation précoce (mais ce peut être aussi l'action d'une association) organisent des interventions de professionnels sourds au domicile des enfants, pour aider les familles à mettre en place ou à rétablir une communication riche et naturelle. C'est pour les jeunes parents l'occasion de rencontrer des adultes sourds, de voir quelqu'un porter un regard positif sur leur enfant, de découvrir les capacités intactes de communication de leur enfant, d'apprendre une langue des signes adaptée au niveau langagier de l'enfant.
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Témoignages
Beaucoup de parents racontent l'impact qu'a eu, sur leur évolution, le témoignage d'un autre parent ou d'un adulte sourd, voire d'un enfant, témoigange "entendu" lors d'une rencontre, d'une conférence. Il est important de multiplier ces occasions pour les parents, de rencontrer ces expériences vécues, plus éclairantes que tous les beaux discours.
Fiche pratique : Organiser une conférence
Préparation
- Programme
- Conférence (environ 1h30, 1h45)
- Prévoir une conférence générale sur l'éducation de l'enfant sourd ( éducation bilingue et scolarité en LS) , suivie de conférences plus ciblées sur le bilinguisme en famille ou sur la scolarité, ...
Charger et adapter ce modèle de conférence (clic bouton droit pour récupérer le fichier PowerPoint)
- Pause (45mn)
- Prévoir une durée suffisante, car c'est là que se créent des contacts, autour d'un verre. La pause permet aussi de consulter des documents (table de presse, ...)
- Questions, témoignages
- Cette partie a pour but d'éclaircir des points de la conférence qui n'auraient pas été bien compris ou d'évoquer des questions non traitées dans l'exposé.
- Elle permet aussi de compléter la conférence par des informations sur la situation locale.
- Débat
- Le but du débat est de faire exprimer les besoins et les demandes des familles et de faire émerger des propositions de solutions et d'actions.
- Si ce n'est pas encore fait, le débat est l'occasion d'annoncer le projet de création d'une Apes.
- Si l'Apes existe, le débat doit se terminer par la programmation d'une première réunion sur le projet de création de classe LSF.
- Intervenants
- Participation de l'ANPES : si besoin, l'ANPES peut assurer la conférence et participer au débat, en particulier pour expliquer ce qui se fait dans d'autres régions.
- Animateur responsable de l'Apes locale : il peut aussi assurer cette conférence. L'ANPES a prévu de fournir des documents pouvant servir de support (exemple de conférence sur l'éducation). D'autres documents plus ciblés seront réalisés. Vous pouvez-aussi demander à l'ANPES de préparer des supports sur le thème de votre choix (pages à projeter + commentaires), que vous adapterez à vos besoins et à la situation locale.
Dans tous les cas,
le responsable local doit intervenir pour présenter la situation locale, animer le débat et faire des propositions pour le projet de création.
- Témoignages :
- Ils peuvent être sollicités et préparés (parents qui ne sont pas satisfaits de ce qui est proposé à leur enfant , parents déjà engagés dans l'éducation bilingue, sourds témoigants de leur vécu, professionnels).
- Ils peuvent aussi être spontanés, à condition de rester dans le thème de la conférence.
- Interprétation :
- Réservation : réserver un interprète dès que la date de la réunion est connu. La disponibilité de l'interprète peut conditionner le choix de cette date. Pour une conférence avec débat + pause, prévoir 4h, donc 2 interprètes.
- Préparation : fournir le texte de la conférence
- Coût : il est assez variable suivant les services d'interprète, la date et l'heure (samedi, soirée, ...) et la durée.
Ordre de grandeur : 55€/h auxquels il faut parfois ajouter les frais de transports.
Approximativement, pour une conférence de
2h : entre 150 et 250 € , et de 4h : entre 450 et 550 €
Demander un devis dès la réservation, pour justifier une demande de subvention.
- Garde d'enfants : les conférences sont souvent organisées le samedi après-midi, ce qui pose le problème de la garde des enfants. Il est vivement conseillé de prévoir cette garde : laisser les enfants courir en faisant du bruit dans la salle est le meilleur moyen de saborder la conférence et de gâcher l'après-midi de leurs parents ...
Réserver un ou deux animateurs ou animatrices et prévoir leur dédommagement. Prévoir du matériel pour les activités (jeux, dessins, DVD, ...) .
Indiquer cette garde dans l'annonce de la conférence et demander aux parents qui veulent en bénéficier de s'inscrire.
- Salle :
- Lieu : salle municipale, association, école. Penser à la salle de conférence et à la salle pour les enfants.
- Réserver le plus tôt possible.
- Assurance : vérifier que l'assurance de la salle couvre bien ce type d'activité et le nombre de personnes prévu.
- Équipement de la salle : la conférence utilise des supports visuels (présentation par vidéoprojecteur) pour être plus attrayante et pour pouvoir montrer des exemples en vidéo. La salle doit donc être adaptée à une projection : écran assez haut ou mur blanc, possibilité de faire partiellement l'obscurité.
Réserver le matériel :
écran éventuellement, vidéo-projecteur (avec ses 2 cables : alimentation et connexion à l'ordinateur), ordinateur (vérifier si le conférencier apporte son portable; sinon prévoir un ordinateur avec les logiciels nécessaires pour la conférence), cables de connexion au secteur (rallonge, prise multiple). Suivant la taille de la salle, prévoir aussi un micro + ampli et haut-parleurs.
S'il est prévu de filmer les débats, le lieu doit le permettre. Réserver une caméra et prévoir un technicien vidéo.
Prévoir éventuellement une table de presse.
- Budget :
il est établi en fonction des financements potentiels. Suivant le montant attendu de ces financements, plusieurs
types de conférence sont possibles (durée plus courte = frais d'interprétation moins lourds).
Principaux postes du budget :
- Conférencier : déplacement, hébergement éventuel. Voir les possibilités de prise en charge par l'ANPES.
- Interprètes
- Salle + assurance
- Fabrication et expédition de l'affiche et de la lettre d'information
- Matériel (vidéoprojecteur, films, audio, ...)
- Educateurs pour les enfants
- Boissons (pause)
- Planning :
- Recherche de financement et affectation d'un budget
- Réservations : les 3 démarches à faire le plus tôt possible sont les réservations du conférencier, des interprètes et de la salle. C'est leur disponibilité qui permettra de choisir la date de la conférence.
- Choix de la date : vérifier qu'il n'y a pas d'autres manifestations à la même date.
- Détermination du programme, du problème de la garde des enfants, des intervenants et d'un prix d'entrée éventuellement.
- Conception et fabrication de l'affiche, de la lettre d'information et du communiqué.
- Diffusion
- Réservation du matériel, de la documentation, des animateurs pour les enfants et des organisateurs (accueil, animateurs du débat, preneur de notes, technicien vidéo, ...)
- Réservations (si nécessaire) pour l'accueil du conférencier : billet, hôtel
- Fournir le texte de la conférence au moins une semaine avant aux interprètes.
- Préparer le fléchage de la salle de conférence, si nécessaire.
Annonce
- Conception
- Diffusion
- Liste d'adresses : il est important de constituer, au fur et à mesure des évènements, une liste d'adresses de personnes concernées par la surdité, par catégories (parents, professionnels, sourds, responsables institutionnels, administrations, politiques).
- Relais par les écoles et centres spécialisés : ils ne peuvent pas communiquer les adresses des familles, mais peuvent afficher une annonce ou la transmettre aux familles.
- Associations (de parents d'enfants sourds, du secteur de l'éducation, de la formation, associations familiales, associations de sourds).
- Journaux locaux : il vaut mieux rédiger un communiqué court qui peut passer tel quel. On peut y joindre un 2ème texte : un argumentaire plus complet qui permet au journaliste d'enrichir le communiqué s'il le souhaite.
Essayer d'adresser le courrier au correspondant chargé des questions d'éducation, de handicap ou de vie sociale plutôt que de l'envoyer de façon anonyme au journal.
- Journaux nationaux : si la conférence est prévue assez à l'avance, on peut envoyer le communiqué à :
IDDA-Infos , 254 rue St Jacques, 75005 Paris, ou idda@unisda.org . Ce journal d'information paraît le 15 de chaque mois. Le texte doit parvenir avant le 25 du mois précédent. (voir le site IDDA-Net)
- Site de diffusion national : plusieurs sites nationaux diffusent des actualités et/ou gèrent des lettres d'information (cf infosigne, websourd, sourds.info, visuf, ... ).
Pour faire une annonce sur le site de l'ANPES, envoyez votre communiqué à : anpes@free.fr
Déroulement de la conférence
- Film de la conférence :
- Filmer la conférence présente des inconvénients (besoin d'une personne qualifiée et de matériel, contraintes sur la salle et sur l'organisaion, gêne de certains intervenants pendant le débat, etc ...). Il ne faut donc le faire que si on a vraiment prévu d'exploiter ce film par la suite. Le principal intérêt est d'en avoir une version en langue des signes, si le conférencier s'exprime en français.
Avant de le décider, il faut
demander l'autorisation au conférencier et aux interprètes.
Si la conférence est filmée :
- Régler, avant la conférence, les problèmes d'éclairage,
- Choisir les positions : la personne filmée est celle qui s'exprime en LSF : le conférencier ou l'interprète suivant le cas.
- Prévoir la place où devront se mettre les intervenants lors du débat.
- Accueil
du public
- Prix d'entrée ? Si oui, il faut l'afficher et donner une petite justification : participation aux frais d'interprète et de location (salle, matériel). Si une garde d'enfants est organisée et si elle entraîne des frais, il faut percevoir séparemment le paiement de la garde.
- Liste des participants : faire remplir à l'accueil la liste des participants (nom, qualité (parent, professionel, ...) et adresses + mail ) ou même une fiche par participant , avec des informations plus complètes( âge et scolarisation de l'enfant sourd, ...)
- Document : il est intéressant de fournir à chaque participant un petit document comportant le résumé de la conférence, le but de la réunion, une présentation des objectifs de l'association, son adresse et les personnes à contacter, ...
- Introduction (par le responsable de l'association locale)
- Remercier les invités présents et citer les personnalités qui se sont excusées.
- Présenter brièvement l'association organisatrice, les objectifs de la réunion et le programme de la réunion.
- Si c'est le cas, signaler que le texte de la conférence sera disponible sur un site (afficher l'adresse) ainsi qu'un compte-rendu de la réunion.
- Présenter le conférencier et lui donner la parole.
- Pendant la conférence
- Prise de notes : pour pouvoir faire ensuite un compte-rendu, il est nécessaire qu'une ou 2 personnes soient chargées de prendre des notes (en particulier lors du débat).
- Il vaut mieux faire l'essentiel de la conférence avant la pause et faire le débat ensuite.
- Pause
- Annoncer la durée (entre 30 et 45 mn) et signaler la table de presse.
- Débat
- Informer le public sur l'organisation du débat (venir devant, à une position précise si la réunion est filmée) et sur son contenu. Pour éviter les interventions dispersées, on peut structurer le débat en quelques thèmes annoncés à l'avance (éducation, communication, scolarité , ...).
- La première partie porte sur les thèmes de la conférence (questions, réactions, ...)
La deuxième partie doit faire émerger les besoins et discuter des propositions. Il peut être intéressant que l'animateur synthétise de temps en temps les demandes ou les propositions.
Le but de la réunion est qu'elle ait une suite et soit le point de départ d'un projet de création de classes LSF. Il faut donc faire des propositions de future réunions, permettre aux personnes intéressées de s'y inscrire et donner un planning.
Après la conférence
- Compte-rendus
- Rédiger rapidement un compte-rendu de la réunion et l'envoyer aux participants qui se sont manifestés pour monter un projet.
- Faire un petit communiqué de presse résumant la journée (nombre de participants, personnalités présentes, thèmes abordés, décisions prises,...) et l'envoyer aux journaux et à l'ANPES.
- Suite
- Planifier la première réunion du projet de création d'association ou de démarrage d'un projet de classe LSF.
- Bilan
- Faire le bilan financier ,
- Faire un bilan critique du déroulement de la conférence, des interventions et planifier, si nécessaire, de nouvelles conférences plus ciblées, en modifiant éventuellement la forme.